Suivez notre itinéraire pédestre qui vous mènera des bords de Saône jusqu’à la colline de Fourvière, en passant par tous les lieux incontournables du Vieux-Lyon. Monuments historiques, églises, musées, traboules mystérieuses, spécialités lyonnaises et boutiques emblématiques rythmeront votre balade. Le parcours est réalisable toute l’année (prévoir de bonnes chaussures pour les pavés et les montées !) et des alternatives sont indiquées pour les portions les plus sportives. Partez tôt le matin pour profiter de la tranquillité des ruelles, et laissez-vous charmer par l’âme d’un des plus beaux quartiers historiques d’Europe, étape par étape. Bonne visite !
Brève histoire du Vieux Lyon
Le Vieux-Lyon est le quartier médiéval et Renaissance de Lyon, niché entre la colline de Fourvière et la Saône. Il a été le premier secteur sauvegardé de France (1964) afin de préserver son patrimoine exceptionnel. Ses ruelles pavées et étroites, ses cours intérieures et traboules (passages secrets) témoignent du riche passé de la ville aux XVe et XVIe siècles, lorsque Lyon prospérait grâce aux foires commerciales et à la soierie. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998, le Vieux-Lyon se divise en trois anciens quartiers : Saint-Paul au nord, Saint-Jean au centre, et Saint-Georges au sud, chacun avec son église, ses monuments et son ambiance. Préparez-vous à un voyage dans le temps à travers 2000 ans d’histoire, du Lyon antique sur Fourvière aux fastes de la Renaissance, le tout dans une atmosphère vivante et gourmande idéale pour une sortie en famille !
Place Saint-Paul – Accessible surtout le vendredi, samedi et dimanche (offices le week-end)
Notre parcours débute dans le quartier Saint-Paul, ancien fief des banquiers et marchands florentins à la Renaissance. L’église Saint-Paul est l’une des plus anciennes de Lyon (mentionnée dès le VIe siècle). Le bâtiment actuel, partiellement roman (nef du XIIe siècle) et gothique, a été agrandi au XVe siècle avec de jolies chapelles latérales. Son clocher octogonal du XVe siècle domine la petite place Saint-Paul, où se trouve également une fontaine. Juste en face, vous apercevrez la gare Saint-Paul (terminus du train des Monts du Lyonnais) : son architecture du XIXe s. s’intègre harmonieusement au décor. L’église, classée monument historique, est ouverte lors des messes – n’hésitez pas à jeter un œil à l’intérieur si les portes sont ouvertes, pour admirer ses vitraux et sa nef sobre propice au recueillement. Le matin, la place est tranquille : un bon point de départ pour explorer le Vieux-Lyon ! En savoir plus sur l’église Saint-Paul
La rue Juiverie et galerie Philibert-de-l’Orme dans le Vieux-Lyon
8 rue Juiverie – Accès libre toute l’année
Depuis Saint-Paul, empruntez la rue Juiverie, l’une des plus anciennes rues de Lyon, ancien cœur du quartier juif au Moyen Âge. C’est aujourd’hui une charmante rue pavée bordée d’hôtels particuliers Renaissance. Ne manquez pas, au n°8, la cour de la Maison Bullioud : on y admire la fameuse galerie Philibert-de-l’Orme, du nom de l’architecte lyonnais qui l’a conçue vers 1540. Cette galerie en arcade, suspendue sur de fines colonnes en pierre, est l’une des premières œuvres de Philibert Delorme et un petit bijou d’architecture Renaissance (la maison est d’ailleurs classée monument historique). Poussez la porte cochère si elle est ouverte le jour pour entrer dans la cour intérieure : les enfants seront impressionnés par les trompes (voûtes en encorbellement) qui supportent la galerie à l’étage. En continuant dans la rue Juiverie, levez les yeux sur les façades : fenêtres à meneaux, blasons, cours intérieures discrètes… Cette rue est un véritable voyage dans le Lyon du XVIe siècle. Une petite boutique de souvenirs et d’artisanat local se trouve également ici, l’occasion de repartir avec une marionnette de Guignol ou un coussin de Lyon en chocolat.
Place du Change (Loge du Change)
Place du Change – Accès libre
Au bout de la rue Juiverie, vous débouchez sur la place du Change, jolie placette autrefois au cœur des activités financières de la ville. Au centre, l’édifice à arcades est la Loge du Change, ancien bâtiment de la bourse de Lyon. Construit de 1631 à 1653 par l’architecte Simon Gourdet, puis agrandi et embelli en 1748 par Jacques-Germain Soufflot (le célèbre architecte de l’Hôtel-Dieu et du Panthéon à Paris), il présente une élégante façade néoclassique à cinq arcades. Après la Révolution, le bâtiment fut converti en temple protestant en 1803, d’où son nom actuel Temple du Change. Aujourd’hui encore, il sert de lieu de culte réformé : si la porte est ouverte, vous pouvez observer l’intérieur sobre et lumineux, doté d’un orgue remarquable. Sur cette même place se trouve la Maison Thomassin, à l’angle de la rue Soufflot. Cette demeure aux fenêtres gothiques, dont certaines parties datent de 1298, est l’une des plus vieilles maisons de Lyon. Sa façade a été reconstruite en 1493 dans le style gothique flamboyant par la famille Thomassin, de riches marchands. Admirez ses moulures et son plafond peint (visible depuis l’extérieur) qui attestent du luxe de l’habitation à l’époque. La place du Change, animée aux beaux jours par les terrasses de cafés, est un endroit idéal pour faire une pause et imaginer l’effervescence des marchands changeant leur or et argent ici même il y a quelques siècles.
1 place du Petit Collège – Ouvert mercredi à dimanche 10h30–18h (fermé lun. et mar.)
À deux pas de la place du Change, en remontant la rue de la Loge puis la montée du Change, se trouve l’Hôtel de Gadagne, un somptueux palais Renaissance aux façades ocre. Cet édifice du XVIe siècle, construit par la riche famille florentine Gadagni (francisé en Gadagne), abrite aujourd’hui deux musées passionnants. Le Musée d’Histoire de Lyon retrace, sur plusieurs étages, l’évolution de la ville de Lugdunum à nos jours : maquettes, peintures, objets de la vie quotidienne et bornes interactives permettent aux visiteurs de comprendre 2000 ans d’histoire lyonnaise. Juste à côté, le Musée des Arts de la Marionnette fait briller les yeux des petits et des grands avec sa collection de marionnettes du monde entier, dont bien sûr le célèbre Guignol lyonnais créé ici au XIXe siècle. Ne manquez pas d’admirer les cours intérieures et l’escalier monumental de l’Hôtel de Gadagne, typiques de l’architecture Renaissance locale. Pour une pause gourmande, le café et le jardin suspendu du musée (accès libre même sans billet) offrent un havre de paix en hauteur, avec vue sur les toits du Vieux-Lyon. Une visite aux musées Gadagne est une excellente introduction culturelle avant de poursuivre la balade dans les rues historiques environnantes. Pour en savoir plus sur les musées Gadagne et les expositions en cours
Rue Saint-Jean et traboules du quartier
Rue Saint-Jean, 69005 Lyon – Accès libre en permanence
Redescendez vers la rue Saint-Jean, l’artère principale du Vieux-Lyon, qui relie la place du Change à la cathédrale Saint-Jean. Entièrement piétonne, cette rue très animée vous plonge dans une ambiance médiévale et Renaissance avec ses façades colorées et ses devantures de boutiques traditionnelles. Prenez le temps de flâner : les boutiques de souvenirs, de poteries, de confiseries (pralines, coussins de Lyon…) et les bouchons lyonnais (restaurants typiques) donnent vie à la rue toute l’année. Levez régulièrement les yeux pour admirer les détails architecturaux : sculptures au-dessus des portes, fenêtres à croisée de pierre, et noms de rue gravés dans la pierre. Surtout, poussez les portes cochères entrouvertes marquées du symbole des traboules ! Une traboule est un passage piéton à travers les immeubles, permettant de passer d’une rue à une autre en traversant cours et escaliers intérieurs. La rue Saint-Jean en recèle plusieurs, ouvertes au public en journée. Par exemple, au n°54 de la rue Saint-Jean (face à la rue du Palais de Justice), entrez dans le couloir : vous empruntez la “longue traboule”, qui serpente à travers quatre cours intérieures jusqu’au 27 rue du Bœuf ! Ce parcours secret, protégé par de belles voûtes, dévoile des galeries et des escaliers d’époque – une aventure que les enfants adorent, à la découverte des recoins cachés de la ville. Veillez à respecter le calme des lieux (ce sont des habitations) et profitez de cette fraîcheur bienvenue en été. La ville de Lyon édite un plan des traboules ouvertes au public, disponible à l’Office du Tourisme (Place Bellecour) si vous souhaitez en explorer davantage. En sortant de la traboule, vous voilà rue du Bœuf : profitez-en pour la prochaine étape, ou revenez sur vos pas vers la rue Saint-Jean pour continuer vers le sud.
Maison du Chamarier dans le Vieux-Lyon
37 rue Saint-Jean – Cour visible en journée
En progressant dans la rue Saint-Jean, arrêtez-vous devant la Maison du Chamarier (au n°37). Cet élégant hôtel particulier du XVe siècle, mêlant style gothique flamboyant et éléments Renaissance, était la demeure du « chamarier » de la cathédrale (un dignitaire chargé notamment de la police du quartier canonial au Moyen Âge). La maison, classée monument historique, vient d’être restaurée, dévoilant une magnifique cour intérieure accessible aux visiteurs aux heures de jour. Passez sous le porche orné pour admirer la cour : vous y verrez un puits sculpté et surtout un escalier à vis remarquable menant aux étages nobles. À l’époque Renaissance, cette demeure fut l’une des plus luxueuses de Lyon, introduisant les nouvelles influences architecturales italiennes dans le quartier Saint-Jean. Aujourd’hui, l’intérieur n’est accessible que lors d’événements ou visites guidées spécifiques, mais l’extérieur vaut déjà le coup d’œil. En sortant, remarquez la tour d’angle surmontée d’une tourelle : elle permettait de surveiller les environs. La Maison du Chamarier se situe à quelques pas de la cathédrale, annonçant le prestige du quartier canonial que vous allez découvrir aux alentours immédiats de Saint-Jean.
La Tour Rose et traboule de la Maison du Crible
16 rue du Bœuf – Accès libre en journée
Direction la pittoresque rue du Bœuf, parallèle à la rue Saint-Jean, pour découvrir l’un des trésors cachés du Vieux-Lyon : la célèbre Tour Rose. Rendez-vous au n°16 de la rue du Bœuf et franchissez le passage voûté : vous voici dans la cour intérieure de la Maison du Crible, une demeure du XVIe siècle rendue célèbre par son escalier en colimaçon haut et peint en rose ocre. Cette tour d’escalier, atypique et photogénique, est devenue l’un des symboles du Vieux-Lyon. Henri IV lui-même y séjourna quelques jours en 1600, lors de son mariage tout proche à la cathédrale Saint-Jean, ce qui montre le prestige de la demeure à l’époque. La cour vient d’être superbement rénovée, et l’on peut admirer les galeries et arcades Renaissance qui l’entourent. Aujourd’hui, le lieu abrite des appartements et une paroisse orthodoxe, mais la traboule reste ouverte aux visiteurs la journée. Empruntez le couloir au fond de la cour : il débouche un peu plus loin sur la rue du Bœuf (cette traboule est plus courte que la “longue traboule” de tout à l’heure, mais tout aussi charmante). Avant de quitter la cour, levez les yeux jusqu’au sommet de la tour pour voir le ciel à travers la lucarne – un vrai puits de lumière rose. Cette Tour Rose est un endroit incontournable pour une photo souvenir, et les enfants adorent imaginer les histoires de princes et princesses dans cette cour colorée. En ressortant rue du Bœuf, profitez-en pour flâner un peu dans cette rue calme, réputée aujourd’hui pour ses bonnes tables… avant de revenir vers la rue Saint-Jean pour la suite de la visite.
60 rue Saint-Jean – Ouvert tous les jours : lun., mer.-ven. 10h-18h30 ; mar. 13h30-18h30 ; sam.-dim. 10h-19h
Retour sur la rue Saint-Jean, presque à l’angle de la rue du Bœuf : la belle bâtisse aux fenêtres à meneaux située au n°60 abrite le Musée Cinéma & Miniature. Installé dans la Maison des Avocats (un bâtiment classé du XVIIe siècle à la façade Renaissance), ce musée original est un paradis pour les cinéphiles et les curieux. Sur plusieurs niveaux, il présente une collection impressionnante d’objets et effets spéciaux de cinéma : costumes et accessoires de films cultes, maquettes de décors (le Alien grandeur nature, les masques de Gremlins, la tenue de Batman… enthousiasment les ados et parents fans de pop culture). L’autre facette du musée est l’art de la miniature : vous pourrez admirer d’étonnantes scènes miniaturisées plus vraies que nature, réalisées par l’artiste Dan Ohlmann et d’autres miniaturistes de talent. Les détails sont si fins qu’on s’y croirait ! Les enfants s’amuseront à reconnaître des scènes de films et à observer au microscope les petits univers reconstitués. Le bâtiment en lui-même vaut la visite avec ses deux cours intérieures reliées par une traboule et son bel escalier à loggias. C’est un arrêt ludique et instructif, idéal en milieu de journée (et un bon plan en cas de météo capricieuse). Comptez environ 1h30 de visite pour profiter de tout. A noter que ce musée privé est payant, mais les billets s’achètent facilement sur place. En ressortant, vous pourrez faire une pause déjeuner bien méritée dans l’un des nombreux restaurants alentours avant de continuer vers la cathédrale toute proche. En savoir plus sur le Musée Miniature et Cinéma et les expositions en cours
Place Saint-Jean – Ouverte tous les jours 8h15–19h (jusqu’à 19h45 en semaine)
Bienvenue sur la grande place Saint-Jean, dominée par la majestueuse cathédrale primatiale de Lyon. Construite entre 1180 et 1480, la cathédrale Saint-Jean-Baptiste affiche une architecture gothique élancée, tandis que son chevet conserve une abside romane plus ancienne – reflet de ses plusieurs siècles de construction. La façade occidentale, en pierre claire, est ornée de 300 médaillons sculptés représentant des scènes bibliques et signes du zodiaque. Poussez les lourdes portes pour entrer : l’intérieur impressionne par sa nef haute de 32 mètres, ses vitraux du XIIe au XIVe siècle aux couleurs éclatantes, et surtout son horloge astronomique datant de 1379. Cette horloge médiévale unique en son genre, située dans le transept droit, sonne à heure fixe (tous les jours à midi, 14h, 15h et 16h) en offrant un petit spectacle mécanique : un coq chante, les anges sonnent les cloches et la Vierge reçoit l’Annonciation – un moment magique à ne pas rater si vous êtes présents à l’heure pile, les enfants en restent bouche bée ! Dans la chapelle du Saint-Sacrement, admirez aussi les vitraux particulièrement anciens (XIIe siècle) ainsi que le trésor de la cathédrale exposé ponctuellement. À l’extérieur, sur la place, se dresse la fontaine Saint-Jean représentant le baptême du Christ, point central du parvis où il fait bon s’asseoir quelques instants. La cathédrale Saint-Jean est le cœur spirituel et historique de Lyon (le siège épiscopal y est établi depuis l’époque romaine) et constitue un temps fort de votre visite du Vieux-Lyon. En sortant, prenez la mesure du site : derrière la cathédrale, la montée des Chazeaux grimpe vers Fourvière, tandis qu’à gauche, la Manécanterie (bâtiment roman accolé, ancien école de chant du chœur, reconnaissable à sa façade sobre du XIe s.) abrite le trésor archéologique et d’art sacré de la cathédrale. Vous poursuivrez justement par ce petit musée si le cœur vous en dit. En savoir plus sur la Cathédrale Saint-Jean
Trésor de la Cathédrale (Manécanterie)
Place Saint-Jean – Ouvert mar.-sam. 9h30-12h / 14h-18h (mercredi dès 11h) ; un dimanche après-midi sur deux ; fermé lun.
Juste à côté de la cathédrale Saint-Jean, la petite bâtisse romane appelée Manécanterie (du latin mane cantare, chanter le matin) est l’un des plus vieux édifices civils de Lyon (XIe siècle). Autrefois école des chantres de la cathédrale, elle abrite aujourd’hui le Musée du Trésor de la Cathédrale. Si vous disposez d’un peu de temps et que le musée est ouvert, n’hésitez pas à y entrer (l’accès se fait par une porte discrète côté sud) : l’entrée est libre et vous pourrez y admirer une belle collection d’objets d’art sacré. Dans la salle haute de la Manécanterie sont exposés des pièces liturgiques précieuses du Moyen Âge au XIXe siècle : calices, reliquaires, ivoires byzantins, émaux limousins, tapisseries et vêtements sacerdotaux offerts par divers cardinaux et archevêques de Lyon au fil des siècles. Ces trésors ont survécu aux vicissitudes de l’histoire, certains ayant même été cachés pendant les guerres de Religion – une partie du trésor de la cathédrale fut dissimulée en 1562 dans un puits d’une maison de la rue du Bœuf afin d’échapper aux pillages ! La muséographie est sobre mais intéressante, et on apprécie le charme du lieu en lui-même, avec ses vieilles pierres et ses petites fenêtres romanes. C’est une visite instructive d’environ 30 minutes. Si vous préférez ne pas visiter le musée, prenez tout de même le temps d’admirer la façade extérieure de la Manécanterie : ses arcatures romanes et sa frise sculptée simple contrastent avec la richesse gothique de la cathédrale juste à côté. Le mélange de styles sur la place Saint-Jean raconte à lui seul 1000 ans d’histoire architecturale lyonnaise.
Palais de Justice historique (“24 Colonnes”)
Quai Romain-Rolland – Extérieur accessible librement (Palais de Justice en activité)
En vous dirigeant vers la Saône à partir de la cathédrale, vous arrivez devant l’imposant Palais de Justice historique de Lyon, reconnaissable à sa colonnade néoclassique alignant 24 colonnes en façade. Surnommé familièrement le “Palais des 24 colonnes”, ce bâtiment abrite la Cour d’Appel de Lyon. Construit entre 1835 et 1845 par l’architecte Pierre Bossan (oui, le même qui construira plus tard la basilique de Fourvière), il s’inspire d’un temple grec avec son portique monumental. Montez les quelques marches pour apprécier la hauteur des colonnes corinthiennes et la majesté de la façade symétrique. C’est ici qu’ont eu lieu de nombreux procès célèbres, dont celui du milicien Paul Touvier ou du nazi Klaus Barbie dans les années 1980. Le palais étant un tribunal en fonctionnement, on ne visite pas librement l’intérieur (sauf Journées du Patrimoine), mais son extérieur vaut largement le détour. Le soir, la façade est mise en lumière de façon élégante. Juste en face, de l’autre côté du fleuve, on aperçoit la colline de la Croix-Rousse et les façades colorées des pentes, offrant un contraste entre la “colline qui prie” (Fourvière) et la “colline qui travaille” (Croix-Rousse). Le Palais de Justice marque la frontière sud du quartier Saint-Jean. En longeant le quai Romain-Rolland vers le sud, on rejoint le quartier Saint-Georges, prochaine étape de notre parcours. Vous pouvez aussi traverser la Saône ici via la passerelle pour une vue d’ensemble, mais nous vous conseillons de rester rive droite pour ne rien manquer du Vieux-Lyon.
Place de la Trinité
Place de la Trinité, 69005 Lyon – Accès libre à toute heure
Continuez le long de la rue Saint-Jean qui devient rue Saint-Georges en passant sous le petit pont routier de la “Bondy”. Vous arrivez alors sur la place de la Trinité, charmant petit carrefour pavé au cœur du quartier Saint-Georges. Cette placette triangulaire doit son nom à une ancienne chapelle de la Sainte-Trinité aujourd’hui disparue. On y trouve un élégant petit banc-fontaine en pierre et surtout une atmosphère de village : façades aux tons pastel, lampadaires anciens, terrasses de restaurants et lierre grimpant… C’est l’un des coins les plus pittoresques du Vieux-Lyon. La place est également connue des Lyonnais pour abriter le Théâtre la Maison de Guignol, dont l’entrée fait face à vous (à l’angle de la montée du Gourguillon). Prenez quelques instants pour apprécier le calme relatif de ce lieu (moins fréquenté que Saint-Jean) et observez la montée du Gourguillon qui débute ici, à côté du théâtre, avec son allure escarpée (nous la gravirons bientôt). Aux beaux jours, les enfants peuvent se dégourdir sur la place à l’ombre des bâtiments pendant que les parents profitent d’une boisson en terrasse. La place de la Trinité a souvent servi de décor pour des films historiques grâce à son cachet intemporel. C’est un excellent point de départ pour explorer le quartier Saint-Georges, l’âme plus populaire et artisanale du Vieux-Lyon.
Théâtre La Maison de Guignol
2 montée du Gourguillon (Place de la Trinité) – Spectacles de marionnettes en journée, café-théâtre en soirée toute l’année
Sur la place de la Trinité se dresse un petit théâtre emblématique de la culture lyonnaise : La Maison de Guignol. Depuis 1965, ce théâtre de marionnettes fait revivre le personnage de Guignol, célèbre marionnette née à Lyon au début du XIXe siècle grâce au marionnettiste Laurent Mourguet. Dans ce lieu convivial (100 places environ), des spectacles de marionnettes traditionnelles sont proposés en journée, notamment le mercredi, le week-end et pendant les vacances scolaires – une sortie idéale en famille ! Les enfants rient des facéties de Guignol, Gnafron et Madelon, et participent volontiers en répondant aux personnages. Le soir, la Maison de Guignol se transforme en café-théâtre avec des spectacles d’humour pour adultes (programmation variée tout au long de l’année). C’est donc un lieu vivant, profondément ancré dans la tradition lyonnaise, où l’on peut découvrir un pan du patrimoine immatériel de la ville tout en se divertissant. Renseignez-vous à l’avance sur les horaires de la séance de marionnettes du jour (durée environ 45 minutes, souvent en fin de matinée ou début d’après-midi le week-end). Même sans assister à un spectacle, jetez un œil à l’intérieur si possible : les affiches et marionnettes exposées rappellent l’histoire de Guignol, ce canut (ouvrier de la soie) frondeur à l’accent lyonnais devenu héros des petits. Guignol fait partie de l’âme de Lyon, et ce théâtre perpétue avec passion cette tradition familiale. (Infos et programme : lamaisondeguignol.fr)
Église Saint-Georges
Place François-Bertras (Quai Fulchiron) – Ouverte pendant les messes (messe traditionnelle chaque jour à 18h30, dim. matin)
En contrebas de la place de la Trinité, juste en bord de Saône, l’élégante silhouette néogothique de l’église Saint-Georges attire le regard. Ce lieu de culte, à l’origine très ancien (dès le IXe siècle il y avait une église Saint-Georges à Lyon), a été entièrement reconstruit au XIXe siècle par l’architecte Pierre Bossan – le même qui édifia la basilique de Fourvière peu après. Achevée en 1848, l’église Saint-Georges présente un style néogothique sobre : un clocher effilé de 50 m de haut, une façade ornée d’une rosace et de pinacles, et à l’intérieur de jolis vitraux colorés. Poussez la porte (souvent ouverte autour des offices, l’église étant desservie par une communauté catholique traditionnelle) pour admirer la nef voûtée et l’autel néogothique finement sculpté. Le dimanche matin, vous pourrez peut-être entendre les chants grégoriens de la messe en latin qui y est célébrée. À l’extérieur, le parvis donne sur la petite place François-Bertras, du nom d’un résistant lyonnais. C’est ici qu’une jolie passerelle piétonne rouge traverse la Saône vers la Presqu’île : la passerelle Saint-Georges (officiellement passerelle Paul-Couturier) ajoute au charme du site. L’église Saint-Georges est moins fréquentée que Saint-Jean, mais son cadre au bord de l’eau, au pied de la colline, en fait un lieu plein de charme. En vous retournant, vous aurez une vue magnifique sur la colline de Fourvière et sur le palais de Justice en amont. Ne manquez pas de photographier l’ensemble église + passerelle, un panorama typique de Lyon. Après cette étape spirituelle, il est temps de s’attaquer à la montée historique qui vous mènera vers Fourvière – ou d’opter pour l’alternative plus douce du funiculaire.
Montée du Gourguillon
Montée du Gourguillon, 69005 Lyon – Rue piétonne publique, accès libre
Préparez-vous pour un voyage dans le temps… et un peu d’exercice physique ! La montée du Gourguillon est l’une des rues les plus pittoresques et les plus anciennes de Lyon. Elle débute juste à côté de la place de la Trinité (embranchez depuis la place dans la montée pavée qui s’élève à travers les maisons). Longue de 400 mètres avec un dénivelé de plus de 50 mètres, cette rue en pente très raide était au Moyen Âge la seule voie reliant la ville basse (le Vieux-Lyon) à la ville haute de Fourvière. Son nom viendrait du latin gurgulio (gorge), évoquant la forme encaissée de la rue. En grimpant le Gourguillon, vous aurez l’impression de remonter les siècles : le pavé inégal, les anciens caniveaux centraux, les façades aux fenêtres médiévales… tout raconte l’histoire. Faites un arrêt à mi-chemin à hauteur de l’impasse Turquet : de rares maisons à galeries de bois (XVe siècle) subsistent ici, vestiges du Lyon médiéval. Ces galeries en encorbellement, visibles depuis l’impasse, émerveillent les amateurs d’architecture (n’hésitez pas à entrer quelques mètres dans l’impasse pour mieux les voir). En montant, de petits points de vue apparaissent sur les toits du Vieux-Lyon en contrebas – profitez-en pour reprendre votre souffle et admirer le panorama. Une légende locale raconte que c’est dans cette rue que la reine Catherine de Médicis aurait chuté de cheval lors d’une visite… On comprend que la pente est rude ! La montée du Gourguillon vous transporte dans une ambiance hors du temps, avec ses murs couverts de lierre et ses passages voûtés. Elle débouche finalement sur la colline de Fourvière, non loin de l’esplanade de la basilique. Sachez qu’il existe une alternative plus facile pour monter à Fourvière : le funiculaire (surnommé la ficelle), qui part de la station Vieux Lyon-Saint Jean et arrive en haut en 2 minutes. Mais emprunter le Gourguillon, c’est goûter à l’authenticité du chemin des anciens Lyonnais – une expérience unique pour les aventuriers à pieds. Au sommet, vous serez récompensés par l’arrivée en vue de la basilique Notre-Dame de Fourvière, prochaine étape de notre parcours.
8 place de Fourvière – Ouvert tous les jours de 7h à 20h (dimanche matin réservé au culte)
Culminant fièrement au-dessus du Vieux-Lyon, la basilique Notre-Dame de Fourvière est le monument emblématique de la ville. Construite entre 1872 et 1896 sur les plans de Pierre Bossan, cette basilique de style éclectique (inspiration romano-byzantine) surprend par son allure de forteresse mystique. À votre arrivée sur l’esplanade de Fourvière, prenez le temps d’admirer la façade occidentale : quatre tours massives encadrent un portail sculpté finement, et tout en haut, la statue dorée de la Vierge veille sur Lyon. Entrez à l’intérieur (accès libre sauf offices) : vous serez émerveillés par la richesse des décors. Mosaïques étincelantes aux fonds d’or, vitraux colorés, marbres polychromes, et plafonds à caissons forment un ensemble somptueux dédié à la Vierge Marie, protectrice de la ville. La nef supérieure est un véritable écrin brillant de mille feux, tandis qu’en descendant à la crypte Saint-Joseph (basse église), on découvre une atmosphère plus sobre et recueillie. La basilique a été érigée après la guerre de 1870 en remerciement à la Vierge d’avoir “protégé” Lyon : chaque année le 8 décembre, les Lyonnais illuminent leurs fenêtres de lampions en signe de gratitude, une tradition à l’origine de la Fête des Lumières moderne. À l’extérieur, l’esplanade de Fourvière offre l’un des plus beaux panoramas de la ville. Par temps clair, on voit non seulement Lyon s’étaler à vos pieds (avec la Place Bellecour, la Saône et le Rhône qui serpentent, et même les Alpes à l’horizon), mais aussi les clochers des églises que vous avez visités plus bas. C’est l’endroit idéal pour une photo de groupe avec Lyon en toile de fond. Profitez-en pour reprendre votre souffle après la montée. Juste à côté de la basilique se trouve la tour métallique de Fourvière, une sorte de “mini Tour Eiffel” locale, et le départ de la promenade du Rosaire (nous y reviendrons pour la descente). Si vous souhaitez en savoir plus sur la basilique, un petit musée d’Art sacré attenant présente son trésor (entrée par le côté nord, horaires restreints l’après-midi). Que vous soyez croyant ou non, la visite de Fourvière est un moment fort, tant pour la beauté du lieu que pour la vue imprenable sur tout Lyon. (Site officiel : fourviere.org)
Théâtres romains de Fourvière
Rue de l’Antiquaille – Accès libre tous les jours (7h-19h en hiver, 7h-21h en été)
À quelques minutes de la basilique (suivez le chemin à gauche en sortant de l’esplanade, ou l’allée du Vizirat), se trouve un autre trésor, cette fois de l’époque gallo-romaine : les Théâtres romains de Fourvière. Lyon s’appelait Lugdunum et fut fondée en 43 av. J.-C. sur cette colline. On peut aujourd’hui y admirer les vestiges impressionnants de deux théâtres antiques. Le grand théâtre, construit dès 15 av. J.-C. et agrandi au Ier siècle, pouvait accueillir environ 10 000 spectateurs sur ses gradins en demi-cercle – on se figure sans peine l’ambiance qu’il y régnait lors des pièces de théâtre ou des lectures publiques sous l’Empire romain ! À côté, le plus petit Odéon (Ier s.) servait pour les concerts et discours, identifiable à son sol en mosaïque géométrique bien conservée. En vous promenant librement parmi ces pierres deux fois millénaires, imaginez la vie quotidienne de Lugdunum, capitale des Gaules : c’est un véritable voyage dans le passé qui ravira les passionnés d’histoire et intriguera les enfants (qui adorent grimper prudemment sur les gradins en pierre). Chaque été, ces lieux majestueux revivent lors des Nuits de Fourvière, un festival de spectacles vivants en plein air – signe que l’acoustique y est encore excellente ! Des panneaux explicatifs (en français et anglais) ponctuent le site pour éclairer votre visite. L’accès est gratuit et libre toute l’année, sauf événements en cours. Asseyez-vous un instant au milieu du grand théâtre : la vue sur la ville en contrebas, alliée à la grandeur du site, laisse un souvenir inoubliable. À proximité immédiate se trouve l’entrée du Musée Lugdunum (musée gallo-romain) pour ceux qui souhaitent approfondir la découverte archéologique.
17 rue Cléberg – Ouvert mar.-ven. 11h–18h, sam.-dim. 10h–18h (fermé lun.)
Prolongez l’expérience antique en visitant le Musée Lugdunum, dont l’entrée se fond discrètement dans la colline, à côté des théâtres romains. Ce musée archéologique, moderne et interactif, expose les découvertes faites à Lyon sur la période gallo-romaine. Le bâtiment en lui-même vaut le coup d’œil : imaginé par l’architecte Bernard Zehrfuss en 1975, il est partiellement enterré dans la colline et offre de larges vues intérieures sur les ruines. Le parcours muséographique, adapté à tous les publics, présente de superbes mosaïques mises au jour dans la région, des statues (comme l’empereur Auguste ou le Taureau à l’éclair), des bijoux, des armes, des stèles funéraires et la fameuse Table de Claude (discours gravé de l’empereur Claude en 48 ap. J.-C. accordant des droits aux notables gaulois). Les enfants apprécieront les maquettes de la ville antique de Lugdunum, le fragment d’aqueduc grandeur nature ou encore la reconstitution d’un mécanisme de levage romain. Des écrans interactifs et audiovisuels aident à se projeter à l’époque gallo-romaine. Depuis les grandes baies vitrées du musée, on aperçoit directement le théâtre antique en contre-plongée, ce qui crée un lien saisissant entre les objets exposés et leur contexte réel. Comptez environ 1 heure pour parcourir les collections permanentes (des audioguides en français/anglais sont disponibles). En sortant, n’oubliez pas de passer par la boutique-librairie qui propose de jolis souvenirs sur Lyon et l’Antiquité. Cette étape au musée Lugdunum conclut en beauté la découverte historique de Lyon à travers les âges, depuis les Romains jusqu’à la Renaissance. Pour en savoir plus sur les expositions et activités en cours au Musée Lugdunum
Déguster dans un bouchon lyonnais
Le Bouchon “Les Lyonnais”, 19 rue de la Bombarde – Service déjeuner et dîner du mardi au dimanche (fermé lundi)
Après tant de découvertes, une étape gastronomique s’impose dans ce quartier réputé pour sa cuisine ! Les bouchons lyonnais sont de petits restaurants traditionnels où l’on sert les spécialités locales dans une ambiance conviviale. Dans le Vieux-Lyon, vous en trouverez plusieurs aux menus alléchants. Par exemple, le bouchon Les Lyonnais est une adresse emblématique située dans une ruelle près de Saint-Jean. Banquettes en bois, nappes à carreaux et photos de habitués au mur, l’atmosphère y est chaleureuse et familiale. On y propose sans chichis les plats typiques de la grand-mère lyonnaise : salade lyonnaise (avec croûtons, œuf poché et lardons tièdes), quenelles de brochet nappées de sauce Nantua, andouillette grillée sauce moutarde, ou encore le fameux tablier de sapeur (gras-double mariné et pané, réservé aux palais aventuriers !). En accompagnement, un pot de vin local (le pot lyonnais contient 46 cl) de Côte du Rhône ou de Beaujolais fait toujours plaisir. Les enfants ne sont pas oubliés avec des plats plus simples s’ils le souhaitent (saucisson brioché, par exemple). Gardez de la place pour le dessert : cervelle de canut (fromage frais aux herbes) ou tarte aux pralines roses concluront le repas sur une note sucrée régionale. Manger dans un bouchon, c’est goûter à l’âme culinaire de Lyon, capitale de la gastronomie ! Le service est généralement continu le midi de 12h à 14h et le soir de 19h à 22h environ. Une réservation peut être judicieuse le week-end. Bon appétit et “bonheur et bon appétit”, comme on dit ici ! (Plus d’infos : site du Bouchon Les Lyonnais)
Boulangerie du Palais (spécialités sucrées lyonnaises)
8 rue du Palais de Justice – Ouvert lun. et jeu.-dim. 7h–20h (fermé mar. et mer.)
Une petite envie sucrée ? Faites un saut à la Boulangerie du Palais, une véritable institution du Vieux-Lyon pour les gourmands. Située à deux pas de la cathédrale (dans la rue du Palais de Justice), cette boulangerie-pâtisserie attire locals et touristes avec ses spécialités lyonnaises faites maison. La star ici, c’est la brioche aux pralines roses : une brioche moelleuse garnie de pralines concassées qui caramélisent à la cuisson – un délice fondant et croustillant à la fois, à goûter absolument ! On y trouve aussi la tarte aux pralines, tarte fine recouverte d’un appareil rose vif aux amandes et pralines, très prisée lors des fêtes. Outre les pralines, essayez le coussin de Lyon, un bonbon de pâte d’amande au curaçao inventé à Lyon (la boulangerie en propose souvent, ou vous pouvez les trouver dans les chocolateries voisines). En été, l’odeur des gaufres et des matefaims (crêpes épaisses lyonnaises) embaume la rue, difficile de résister. Le personnel est souriant malgré l’affluence constante : ne vous étonnez pas de faire la queue, surtout le week-end, car l’adresse est courue. Le service est rapide et vous pourrez déguster votre brioche sur le pouce en continuant la balade, ou l’emporter pour plus tard. Sachez que la Boulangerie du Palais a reçu le label de “commerce emblématique” grâce à son ancienneté et la qualité de ses produits. Un passage ici est donc tout indiqué pour une pause gourmande typiquement lyonnaise à n’importe quel moment de la journée. Vos papilles vous remercieront !
Rue du Bœuf et Cour des Loges
Rue du Bœuf, 69005 Lyon – Accès libre (hôtel Cour des Loges au n°6)
Retour dans la tranquille rue du Bœuf, parallèle à la rue Saint-Jean, pour découvrir son ambiance intime et quelques trésors cachés. Contrairement à la très animée rue Saint-Jean, la rue du Bœuf est plus calme, pavée et bordée d’hôtels particuliers Renaissance transformés en restaurants gastronomiques, galeries d’art et hôtels de charme. Saviez-vous que c’est la rue la plus étoilée de France ? Depuis 2017, plusieurs tables de la rue ont obtenu des étoiles Michelin, faisant de cette petite rue un haut lieu de la gastronomie lyonnaise. Au n°6, poussez la porte de l’hôtel Cour des Loges (hôtel 5 étoiles, mais entrée libre dans le hall) : cet établissement de luxe occupe un ensemble de demeures Renaissance reliées entre elles. Vous pourrez jeter un coup d’œil à sa cour intérieure florentine spectaculaire, avec colonnes, arches et verrière – un décor digne d’un palais italien du XVIe siècle. Autrefois maison de la famille de Beaumont, la Cour des Loges a conservé des éléments d’époque (escaliers monumentaux, plafonds à la française) tout en servant aujourd’hui de cadre à un hôtel et à un restaurant gastronomique (Les Loges, 1 étoile Michelin). En ressortant, flânez le long de la rue : repérez au n°12 la maison de Pierre Bullioud (celui-là même de la galerie Philibert-de-l’Orme que vous avez vue plus tôt) où eut lieu en 1589 le Festin des Sept Sages, un banquet resté fameux. Plus loin au n°14, une plaque évoque la famille Croppet : c’est dans le puits de cette maison qu’une partie du trésor de la cathédrale fut caché pendant les troubles de 1562 ! Chaque adresse recèle son anecdote historique. Aujourd’hui, la rue du Bœuf est surtout connue pour ses excellentes adresses culinaires : citons par exemple Les Loges (cité plus haut), Jeremy Galvan ou Auberge du 14² (14 Février) qui ravissent les fins gourmets. Mais même sans s’attabler, la balade vaut le détour pour l’atmosphère paisible, les quelques boutiques d’art et la belle vue qu’on a en levant les yeux sur Fourvière tout en haut. La rue du Bœuf incarne le Vieux-Lyon élégant et raffiné – un plaisir à arpenter lentement, loin du tumulte, surtout en fin de journée quand les réverbères s’allument.
Place de la Baleine (glacier Terre Adélice)
Place de la Baleine, 69005 Lyon – Accès libre (glacier ouvert mer.-dim.)
Au détour de la rue Saint-Jean (au niveau du n°31), une petite placette pavée vous attend pour une pause rafraîchissante : la place de la Baleine. Son nom intrigant vient, selon la légende, de la découverte autrefois d’un os de baleine sur les quais tout proches ou de l’enseigne d’une auberge en forme de baleine – quoi qu’il en soit, le lieu est plein de charme. On y accède par un porche et on découvre une placette enclavée entre des immeubles Renaissance aux teintes chaudes, dotée d’une fontaine moderne. C’est ici que se trouve l’un des meilleurs glaciers artisanaux de Lyon : Terre Adélice. Cette adresse gourmande propose pas moins de 100 parfums de glaces et sorbets 100% bio, allant des grands classiques (vanille de Madagascar, chocolat noir) aux saveurs les plus insolites (lavande, thym, chartreuse, fromage blanc-cassis, et même… foie gras ou huître pour les plus audacieux !). En été, la file d’attente s’étire souvent jusqu’en dehors de la place tant le succès est au rendez-vous. Mais le service efficace et la qualité des glaces valent largement la patience. Installez-vous en terrasse ou sur le muret de la fontaine et savourez une glace artisanale aux parfums de votre choix tout en profitant de l’ambiance. Les enfants auront du mal à choisir leur parfum tant la carte est fournie (pensez au duo fraise des bois-vanille qui est un vrai régal), et les adultes se laisseront peut-être tenter par un sorbet arrosé d’un trait de liqueur locale en digestif. La place de la Baleine, assez intime, résonne des conversations joyeuses des gourmands en été, et retrouve son calme de quartier une fois la nuit tombée. C’est un joli coin un peu caché du Vieux-Lyon, parfait pour reprendre des forces sucrées après les nombreuses marches gravies à Fourvière. (Glacier Terre Adélice – plus d’infos sur terre-adelice.eu)
Descente par le Jardin du Rosaire
Montée Saint-Barthélémy (depuis Fourvière) – Ouvert tous les jours de 6h30 à 21h
Pour redescendre en douceur de Fourvière vers le Vieux-Lyon, une très belle promenade paysagère s’offre à vous : le Jardin du Rosaire. Ce sentier aménagé en lacets relie l’esplanade de la basilique à la montée Saint-Barthélémy en contrebas (à deux pas de la cathédrale Saint-Jean). L’entrée du jardin se trouve sur l’esplanade de Fourvière, côté nord-est, signalée par une arche. Empruntez-le et laissez-vous guider à travers la verdure : le chemin serpente au milieu d’une végétation abondante, terrasses fleuries, roseraies (évidemment !) et arbres offrant de l’ombre. Des bancs jalonnent la descente, idéaux pour contempler la vue changeante sur la ville. Ce jardin en pente est un vrai havre de paix, loin de l’agitation urbaine, où l’on croise quelques promeneurs et pèlerins. Il porte le nom de Rosaire en référence aux mystères du rosaire : d’ailleurs des statues religieuses ponctuent le parcours (stations mariales) mais le lieu est tout autant apprécié pour son aspect bucolique. En descendant, ne manquez pas la petite grotte artificielle et le bassin, et surtout la vue grandiose qui se dégage sur la Saône et la cathédrale en contrebas – l’un des plus jolis points de vue intermédiaires sur le Vieux-Lyon. Le jardin du Rosaire est ouvert tous les jours du matin jusqu’en soirée (il ferme à la nuit tombée). C’est une alternative idéale à la rude montée du Gourguillon (pour monter ou descendre, d’ailleurs), beaucoup plus douce grâce aux lacets. En bas du sentier, vous déboucherez près de la montée Saint-Barthélémy, à deux minutes de la place Saint-Jean, bouclant ainsi la boucle de notre itinéraire. Cette descente botanique conclut en beauté votre balade, en mêlant nature et panorama urbain. Vos jambes seront ravies de cette option “green” pour le retour !
Passerelle Saint-Georges sur la Saône
Quai Fulchiron – Accès libre 24h/24
Pour terminer votre découverte du Vieux-Lyon en beauté, rien de tel qu’une petite traversée de la passerelle Saint-Georges au coucher du soleil. Cette passerelle piétonne rouge, qui relie le quai Fulchiron (côté Vieux-Lyon, devant l’église Saint-Georges) au quai Tilsitt (Presqu’île), date de 1853. C’est un gracieux pont suspendu, classé monument historique, qui offre un panorama exceptionnel. En vous engageant dessus, jetez un dernier regard vers le nord : vous verrez s’aligner l’église Saint-Georges, le Palais de Justice aux 24 colonnes et la cathédrale Saint-Jean un peu plus loin. En toile de fond, la colline de Fourvière et sa basilique illuminée complètent ce panorama de carte postale. De l’autre côté, la vue sur la colline de la Croix-Rousse et les immeubles colorés du quai de Vaise vaut également le coup d’œil. La passerelle vibre légèrement sous vos pas, signe de son architecture aérienne, mais ne craignez rien, elle est parfaitement sûre depuis sa rénovation. Au milieu du pont, prenez une photo souvenir de la famille avec le Vieux-Lyon derrière vous – c’est l’un des spots photo préférés des visiteurs. Une fois sur la Presqu’île, si le cœur vous en dit, vous pouvez longer les quais ou rejoindre la grande place Bellecour toute proche. Sinon, revenez sur vos pas vers le Vieux-Lyon pour profiter une dernière fois de l’ambiance nocturne de ses ruelles. La traversée de la passerelle Saint-Georges symbolise le lien entre le Lyon historique et le Lyon moderne : un moment simple et poétique pour conclure votre itinéraire. En quittant le quartier, vous garderez en mémoire les images et les histoires du Vieux-Lyon, ce quartier attachant où chaque pierre raconte un peu de l’âme de la cité des Gaules. À bientôt pour de nouvelles découvertes lyonnaises !